À LIRE | JE N’AURAI PLUS BESOIN D’ALCOOL POUR DANSER
- coreadd
- 13 janv.
- 4 min de lecture

Alors que la 6e édition du Dry January / Défi de Janvier a débuté, avec le succès grandissant qu’on lui connait (+4,5 millions de participants en 2024), Maxime Musqua sort son premier livre intitulé "Je n'aurai plus besoin d'alcool pour danser" aux éditions Robert Laffont.
Résumé : À l’époque de nos pères,
Les problèmes d’alcool, c’était tabou.
Dans ce livre, je lui fais sa fête, au tabou.
Baboum ! Régalez-vous.
Maxime fucking Musqua
Dans ce récit témoignage, l’humoriste de 37 ans raconte comment tout l’a poussé à arrêter l’alcool. Sobre depuis 4 ans, il revient sur son parcours en présentant les différentes « versions » de lui-même qui se sont succédées. De la « Version bêta [où on boit beaucoup, d’abord parce qu’on est content, puis parce qu’on ne l’est plus du tout, du tout] » jusqu’à sa « Version 3.0 [où « l’alcool s’en va, et où Maxime revient (en mieux)] ». Il y partage avec humour et sincérité son vécu et ses expériences parfois douloureuses (dépression, burn-out, deuil amoureux). Au-delà ce livre questionne la place de l’alcool dans notre société, l’addiction parentale en héritage, l’impact de l’alcool dans nos relations amicales et amoureuses et notre santé mentale.
Une nouvelle génération qui monte au créneau pour déstigmatiser la sobriété
On se souvient de la polémique provoquée par la réaction « Ah vous êtes devenu chiant ? » de Léa Salamé face au comédien Artus, qui annonçait ne plus boire d’alcool. Un bad buzz ayant fait couler beaucoup d’encre, signe que la France a un problème avec l’alcool selon le Pr Mickael Naassila. Ce dernier vient d’ailleurs lui aussi de sortir un livre au titre volontairement provocateur : « J’arrête de boire sans devenir chiant » (ed. Solar).
Face à ces freins culturels et générationnels, de plus en plus de célébrités osent briser le tabou de leur consommation et témoigner. "Il n'y a pas beaucoup de modèles de gens qui ont arrêté l'alcool et qui vont bien, moi j'en suis un. […] Avant, une vie sans alcool, je ne l'imaginais pas possible tellement j'avais peur de me faire chier, et en fait, je vais trop bien" affirmait encore Maxime Musqua le 29 décembre dernier sur France Inter. Sa vidéo J'AI ARRÊTÉ L'ALCOOL PENDANT 1 AN a atteint près de 970 000 vues.
Comme lui, d’autres ont pris la parole en France : la journaliste Claire Touzard dans son livre Sans Alcool, la chanteuse Rose dans son podcast Contre-addictions, l’autrice Camilla Gallapia dans sa BD « Fille d’alcoolo », la coach sportive Lucile Woodward, pour n’en citer que quelques-uns. Tous ont été surpris de l’accueil très positif du public et du nombre de messages de personnes s’identifiant ou traversant les mêmes difficultés.
Outre-Atlantique, c’est la chanteuse Rihanna qui a créé la surprise le 1er janvier en révélant sur son compte Instagram ne pas avoir bu d’alcool de l’année. Un post accompagné de la légende « Nouvelle année, nouvelle moi » likée plus de 2,4 millions de fois.
Une déstigmatisation de la sobriété encourageante, mais qui reste faible face à la promotion massive de l’alcool sur les plateformes numériques. Selon une étude de l’École des Hautes Études en Santé Publique, 79% des 15-21 ans y voient des publicités pour de l’alcool toutes les semaines, dont 25% tous les jours. Cf. Le rapport d’Addiction France « Les réseaux sociaux, un nouveau Far West ».
Baisse de la consommation d’alcool et hausse de la tendance « Sober »
Selon le rapport de l’OFDT publié en novembre 2024, la consommation d'alcool a bel et bien baissé en France de 3,8% entre 2022 et 2023. Une baisse qui touche autant les jeunes que les adultes. Les nouvelles générations d’adultes semblent avoir reconfiguré la manière de consommer : moins de consommation quotidienne et plus d’alcoolisation ponctuelle intensive (API), avec une préférence pour les bières par rapport aux vins.
En parallèle, l’art de la sobriété tend à se faire une place en France : multiplication des soirées et événements sans alcool, explosion de l’offre de boissons non-alcoolisées, ouverture d’une vingtaine de « Caves sans alcool » (ex : Le Paon qui boit à Paris, Gueule de Joie à Nantes, Karskspirits à Lyon ou encore Cactus de Barnabé à Strasbourg), etc. Une tendance qui semble se confirmer. En effet, le marché des boissons non ou peu alcoolisées (« No-Low ») ne cesse de progresser. En 2024, 28 % des Français déclaraient consommer des boissons « No-Low », dont 41 % des 26-35 ans (+ 5 points par rapport à 2023) selon le baromètre Sowine.
Dry January / Défi de Janvier : des bienfaits scientifiquement prouvés !
D’origine britannique, le Dry January ou Défi de Janvier est à présent implanté dans une douzaine de pays. Depuis près de 10 ans, des études scientifiques internationales évaluent ses bénéfices et leur durée jusqu’à 6 mois après, sans effets rebonds. Une diminution significative de l’envie de boire et de la consommation d’alcool dans le temps est notamment observée. C’est le cas pour 68% des participants français à 3 mois et 58 % à 9 mois.
Selon une expertise collective de l’Inserm, ses effets bénéfiques sur la santé (après seulement un mois d’abstinence) sont nombreux sur des paramètres physiologiques, cognitifs, de bien-être et de qualité de vie. Les enquêtes rapportent des améliorations en termes d’économies, de bien-être, de certains paramètres physiologiques (résistance à l’insuline, glycémie [meilleure homéostasie du glucose], synthèse cholestérol sanguin, teint et chevelure, élasticité du foie, poids et IMC, meilleure qualité du sommeil, plus d’énergie et amélioration de la pression sanguine). Du point de vue cognitif, des améliorations en termes de concentration et de performance au travail sont rapportées.
Alors, envie de participer au défi 2025 ? En savoir plus, rendez-vous sur les sites suivants : Défi de janvier et/ou Dry January
Pour aller plus loin :
Les Français et l'alcool : "La France est un pays malade" - France Inter 29/12/24
Lire aussi : LEXIQUE DE LA SOBRIETE : AVEZ-VOUS LES MOTS ?
Article rédigé par Macha CAMBIER, chargée de projet CRAG
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